La mère au cinéma ou le cinéma des mères…

Par Marie Hazan, PhD
Professeure au département de psychologie,
UQÀM

Il est connu que l’intérêt pour une chose la fait matérialiser sous nos yeux ! Inspirée par la question, qui n’est pas neuve, du féminin et de son rapport au maternel, je me suis intéressée aux variations cinématographiques sur la mère dans tous ses états, à commencer par celle(s) de Xavier Dolan et de Jean-Marc Vallée.

Évidemment, on peut dire que ce n’est pas un thème si original : tout le monde et chacun a une mère plus ou moins colorée et cherche à s’en rapprocher et à s’en décoller plus souvent qu’on ne le pense! Philippe Gutton parle de la mère juive pour souligner qu’on lui demande et attribue tout et son contraire, qu’elle fait l’objet d’une préoccupation récurrente et des blagues et que l’ambivalence (vouloir une chose ET son contraire) prévaut…

Mais l’objet de cette « brève » c’est surtout de parler des mères des cinéastes, à tuer et adorer, si présentes, maternantes et envahissantes,  juives, italiennes, québécoises, bonnes, mauvaises et le tout en même temps.

« Excès de sollicitude » selon Naouri, toutes les mères sont « juives », dans le sens qu’elles cherchent à retenir et expulser en même temps et à l’instar de Xavier Dolan, toutes sont aimées au delà du raisonnable, c’est la raison pour laquelle elles ne sont pas tuables, ni attrapables… En recevant le Jutras du meilleur scénario, Xavier Dolan remercie son père et Anne Dorval, bien sûr, mais surtout sa mère, sa « source d’inspiration unique».
Jean-Marc Vallée, surnommé « l’homme qui pleure » par Agnès Gruda dans La Presse plus (1
er janvier 2015) pour sa part regrette que Café de Flore n’ait pas eu le succès de Crazy, mais signe avec Wild un film terriblement émouvant sur le deuil de la mère à partir du récit de voyage, véritable chemin de Compostelle, de l’écrivaine américaine Cheryl Strayed. Il l’accompagne à sa façon dans cette traversée du désert en vue de sa propre guérison du deuil maternel.

J’ai voulu vous adresser ces clins d’œil à des films sur le thème de l’amour des mères et pour elles et de la difficulté de séparation en essayant de vous inviter à les voir sans trop vous en dévoiler… Bon cinéma !

* Le matrimoine Philippe Gutton in Les mères juives n’existent pas Aldo Naouri http://www.aldonaouri.com/livres/Les-meres-juives-nexistent-pas.htm

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑